samedi 9 février 2019

Alexandre Bissonnette condamné à 40 ans de prison ferme

© Fournis par msn
Avec Louis Gagné
Il s’agit d’une des peines les plus sévères jamais imposées au Canada depuis l'abolition de la peine de mort en 1976.
Il était déjà acquis qu’Alexandre Bissonnette, qui a été déclaré coupable de six chefs de meurtre au premier degré et de six chefs de tentative de meurtre, serait condamné à une peine de prison à vie.
© Fournis par msn
La décision de vendredi portait sur la durée de sa période d'inadmissibilité à la libération conditionnelle.

246 pages

Devant une salle pleine à craquer au palais de justice de Québec, le juge François Huot a lu les grandes lignes de son jugement de 246 pages pendant près de six heures, vendredi.
Le magistrat a soutenu que la peine imposée à l’accusé devait tenir compte de la gravité de ses gestes et être de nature à dissuader la perpétration de tels crimes.
Il a toutefois qualifié de « déraisonnable » la proposition de la poursuite, qui réclamait qu’Alexandre Bissonnette purge jusqu'à 150 ans de prison avant de pouvoir demander une libération conditionnelle.
« Quand l’incarcération dépasse l’espérance de vie, les objectifs perdent leur pertinence », a fait valoir François Huot.
© Fournis par Canadian Broadcasting Corporation

Réhabilitation

La défense estimait pour sa part que la disposition du Code criminel qui permet d'additionner 2 ans par meurtre est inconstitutionnelle.
François Huot a mentionné que la réhabilitation, même « si elle est moins populaire aujourd’hui », a « encore sa place » au Canada.
Il a toutefois fait observer qu’une peine de prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans, comme le souhaitait la défense, aurait également été déraisonnable, puisqu’elle n’aurait pas tenu compte du nombre de victimes qu’a faites Alexandre Bissonnette.
Suivez nos journalistes qui assistent au prononcé de la peine au palais de justice de Québec.

« Attaque sournoise et meurtrière »

Le juge a commencé le prononcé de la peine un peu après 9 h 30. Il a d’abord rappelé dans quelles circonstances Alexandre Bissonnette s’était présenté à la grande mosquée de Québec, le soir du 29 janvier 2017, pour y abattre des fidèles.
Le tueur a enlevé la vie de six personnes en plus d'en blesser cinq autres gravement.
« Le 29 janvier 2017 est une date qui restera inscrite en lettres de sang dans cette ville, cette province, ce pays, a déclaré le juge. Ce jour-là, Alexandre Bissonnette se livrait à une attaque sournoise et meurtrière. »

« Insensibilité déconcertante »

François Huot a souligné les multiples facteurs aggravants jouant contre le tueur tels que son « insensibilité déconcertante », son absence apparente de remords, sa froideur, sa détermination ainsi que le caractère raciste et haineux des meurtres. 
Le juge a rappelé que des enfants se trouvaient à la mosquée le soir de l’attaque. Il a en outre insisté sur les séquelles physiques et psychologiques des survivants de la tuerie et des proches des victimes.
Le magistrat a néanmoins reconnu qu’Alexandre Bissonnette bénéficiait de facteurs atténuants. Il n’avait pas d’antécédents, a appelé lui-même le 911 pour que les policiers viennent l’arrêter et a plaidé coupable, évitant ainsi la tenue d’un procès long et douloureux pour les victimes.
Le juge a mis en lumière la vulnérabilité de l’accusé, son enfance difficile marquée par l’intimidation, ses problèmes de santé mentale, notamment ses idées suicidaires et son état dépressif. Ces troubles, a insisté Fançois Huot, ont joué un rôle dans le passage à l’acte de l’accusé.
© Fournis par Canadian Broadcasting Corporation

Émotion

Certains proches des victimes sont sortis de la salle, la description des événements étant trop difficile à supporter.
Alexandre Bissonnette est entré dans la salle d’audience un peu avant 9 h 30. Vêtu d’une chemise blanche et d’un veston bleu, les cheveux coupés courts, le jeune homme a fixé longuement ses parents, assis dans la première rangée, avant de scruter l’audience.
Le juge Huot l’a fait sortir du box des accusés afin qu’il puisse le regarder durant le prononcé. Tout au long de l’énoncé, le jeune homme a démontré des signes de nervosité et d’agitation.
© Fournis par Canadian Broadcasting Corporation Maxime Corneau

Salle bondée

La plus grande salle du palais de justice de Québec, la salle 4.01, qui peut accueillir jusqu'à 250 personnes, était bondée.
Des dizaines de journalistes, des proches des victimes de la tuerie et des représentants de la communauté musulmane étaient sur place.
Aymen Derbali, un survivant de l’attaque qui est demeuré tétraplégique après avoir été atteint de sept balles, a également tenu à assister au prononcé de la peine.
Un important dispositif de sécurité a été prévu pour l’occasion. Toutes les personnes qui entraient au palais de justice devaient se soumettre à une fouille à l’un des trois points de contrôle ayant été aménagés.
Avec la collaboration de Yannick Bergeron, Alexandra Duval et Marie Maude Pontbriand 
En savoir plus >>> msn

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les publications recentes

Pourquoi les femmes gémissent lorsqu’elles font l’amour?